Tout sur le cuir noir

Il se marie avec tout : le noir est un classique incontournable. Ce n’est pas une couleur, disent certains, mais une absence de luminosité : le noir absorbe la lumière, et s’oppose ainsi à toutes les autres couleurs. Si la simple évocation d’un « cuir noir » renvoie à un blouson de cuir bien connu, le cuir noir a aussi d’autres histoires à raconter. Découvrez dans cet article, la réalisation de la teinture du cuir noir.

Réalisation du cuir

C’est une teinture classique du cuir, traditionnelle, pourrait-on dire, très certainement une des couleurs les plus demandées. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’y a pas un noir mais des noirs. Un cuir noir peut tirer vers le rouge, vers le marron… En tannage, lors de l’étape de la teinture du cuir, il faut souvent procéder à un mélange de plusieurs couleurs pour obtenir du noir.

Dans les tanneries et mégisseries, le cuir de veau ou la peau de chèvre sont teints dans la masse. En ayant en tête les finitions que le cuir noir va recevoir et la façon dont il va être travaillé, l’artisan teinturier va jouer avec la chimie de différentes teintes : ses dosages ne sont pas les mêmes selon le noir désiré. La palette des noirs est plus large qu’on ne le croit ; le talent consiste à savoir les obtenir et les reproduire.

Le noir est par définition très couvrant mais selon le travail de finition du cuir (mat, lissé…), selon l’origine du cuir (serpent noir, crocodile noir, veau noir…), son aspect ne sera pas le même, le rendu de la couleur diffèrera. La texture naturelle des écailles de serpent ou les particularités de celles de crocodile renvoient la lumière autrement qu’un cuir de veau noir : le noir les met autant en valeur qu’une autre couleur.

Exemples de cuirs noirs

Le cuir noir fait partie des incontournables, loin des tendances qui font et défont la mode.

Depuis toujours, les plus grands horlogers achètent du cuir exotique pour les bracelets de leurs montres. Grand classique du bracelet montre : le crocodile noir. Lissé, il présente un aspect proche du vernis mais ne l’est pas : c’est une finition à la pierre d’agate qui donne à ce cuir exotique noir un aspect brillant. Symbole d’élégance, le bracelet en alligator noir est un classique.

En maroquinerie, le conseil est souvent donné de choisir du cuir de veau noir grainé. L’usage que l’on fait d’un sac est quotidien, et donc soumis à l’usure. Quand se ressent le désir d’avoir un sac intemporel, un modèle emblématique ou un grand classique de la maroquinerie, choisir du cuir de veau noir grainé est l’assurance de lui faire traverser le temps. Résistant, il supporte les traces, griffures et autres petits accidents de la vie quotidienne.

À l’opposé du cuir grainé, il existe une autre finition, réservée au cuir de veau qui ne présente aucun défaut, issu de peaux de très bonne qualité : le box calf. Cuir de veau pleine fleur à l’aspect très lisse, son toucher et ses reflets sont obtenus grâce à l’utilisation d’une bille de verre. L’usage du box calf est répandu en maroquinerie ainsi qu’en chaussures où il est synonyme de luxe. De qualité incomparable, il incarne sobriété et raffinement.

Pour quelles confections utiliser le cuir noir ?

Le cuir noir, qu’il soit du cuir de veau, de la peau de chèvre ou du cuir exotique, existe en différentes finitions. Celles-ci permettent d’imaginer plusieurs usages en confection : si le cuir noir est épais ou s’il est souple, s’il est mat ou lissé, velours ou grainé… le styliste ne fera pas les mêmes créations, son travail du cuir sera différent.

Dans le domaine du vêtement, le fameux blouson de cuir noir, associé à l’image de la jeunesse, des motards et des rockers, devient un vêtement de luxe s’il est conçu en cuir de crocodile ou de serpent noir. Mis en valeur par une finition légèrement satinée, le dessin naturel de ces cuirs exotiques joue bien avec la lumière et attire les regards. Sous les feux des projecteurs ou les flashes des photographes, un blouson en cuir de python noir est l’assurance de faire converger les regards vers soi.

Dans le domaine de la chaussure, le cuir noir est sans doute le plus utilisé : botte d’équitation, escarpin, ballerine, richelieu, mocassin, derby ou bottine à bout fleuri… les modèles en cuir noir sont innombrables, tous considérés comme des intemporels du vestiaire chic. S’il est un grand classique de la chaussure, le cuir noir ne doit pas pour autant être considéré comme banal et mérite la meilleure qualité : un cuir de veau pleine fleur noir garantit l’allure formelle promise par cette couleur. Entretenu régulièrement, ce cuir noir permet d’être toujours irréprochable.

Origines du noir

Le noir est l’une des premières couleurs utilisées par l’homme : celle du charbon de bois, obtenue grâce au feu. Avec l’ocre, le noir est la couleur de l’art pariétal des grottes du Paléolithique, celle des premiers témoignages de l’humanité. Son utilisation par l’homme coïncide avec celle du cuir.

Le noir est aussi la couleur de l’encre, celle du scribe égyptien et du lettré chinois, celle de l’imprimerie de Gutenberg. L’homme témoigne, dessine, écrit depuis toujours en noir, jusqu’au traitement de texte informatique aujourd’hui. C’est sans doute parce que le noir est utilisé depuis toujours et en grande quantité que l’homme a trouvé des façons diverses de le produire : avec des pigments naturels tels que le bitume (hydrocarbure), l’ardoise ou le noir de campêche (arbre tropical) mais aussi avec des pigments de synthèse comme le noir de charbon, l’oxyde de fer ou encore le noir d’aniline.

Couleur de la mort et donc du deuil en Occident, le noir renvoie à l’austérité, au renoncement (vêtements religieux), parfois même à la révolte (corsaires, adolescents). Ajoutée à un qualificatif, il apporte une connotation tragique voire occulte : roman noir, humour noir, magie noire… Mais c’est aussi la couleur de l’élégance et de la sobriété ; sans ostentation, elle sied à tous, met en valeur autant qu’elle se fait oublier.